Famille Asie Centrale

Depuis les années 1960, les glaciers des montagnes du Pamir (Tadjikistan, Afghanistan, Chine et Kirghizistan) ont perdu une partie significative de leur volume en raison du réchauffement climatique. La Banque mondiale (2018) souligne que les phénomènes extrêmes tels que la fonte des glaciers et les inondations augmentent la pression sur les ressources naturelles, en particulier sur l’eau. Cela exacerbe les tensions régionales et cause des migrations forcées. Au Kirghizstan, les conflits pour l’accès aux ressources, comme l’eau et les mines, deviennent à la fois causes et conséquences du changement climatique.

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Les territoires ruraux de Mongolie, au climat continental extrême, font face à des défis sociaux et environnementaux accrus par les effets du changement climatique. Ce vaste pays de steppes, équivalent en superficie à l’Europe occidentale, abrite 90 millions de têtes de bétail pour seulement 3 millions d’habitants. Fait surprenant, la majorité de la population est urbaine : plus de 50 % vivent à Oulan-Bator et environ 800 000 personnes résident dans les capitales de province. En raison de la longue saison de chauffage, qui dure 8 mois avec des températures atteignant -20 à -40°C, et de l’absence de chauffage central pour plus de la moitié des habitants des zones urbaines, beaucoup dépendent du charbon bon marché et de mauvaise qualité pour se chauffer et cuisiner. Cela accentue les défis environnementaux et sanitaires, notamment en termes de pollution de l’air.

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Les personnages :


Famille Asie Centrale

Mongolie
La Mère :
victime de violence

Dans le monde, on estime que 736 millions de femmes — soit près d’une sur trois — ont subi au moins une fois des violences sexuelles et/ou physiques de la part d’un partenaire intime, des violences sexuelles en dehors du couple, ou les deux (30 % des femmes âgées de 15 ans et plus). 

Ces chiffres montrent que les violences basées sur le genre (VBG) existent partout dans le monde. En mongolie, une femme mongole sur deux a subi des violences de la part de son partenaire intime à un moment de sa vie (violence physique, sexuelle, émotionnelle et économique, ainsi que comportements de contrôle). 1 femme sur 4, quelle que soit sa situation sociale et économique, considère qu’un mari est légitime à battre sa femme si elle est infidèle 

La violence basée sur le genre (hors violence conjugale) est particulièrement répandue parmi les jeunes. De manière alarmante, 11% des filles mineures ont rapporté des abus sexuels avant leurs 15 ans, avec souvent des membres de la famille comme auteurs.

🔗 Gender-Based Violence in Mongolia

🔗 UNFPA-Government of Mongolia report reveals high rates of violence against women


Famille Asie Centrale

Mongolie
La Tante :
maraîchère

La Mongolie rencontre un défi majeur en matière de sécurité alimentaire et de production maraîchère en raison de sa courte période de culture (100 à 120 jours par an) et de ses hivers longs et rigoureux. Le sol est difficile à exploiter et la pénurie d’eau constitue un obstacle supplémentaire. À ces défis climatiques s’ajoutent des limitations en termes de capacités d’investissement et de connaissances agricoles.

Depuis 2010, le Geres mène des actions en Mongolie visant à développer trois axes principaux : la construction de serres solaires passives, la création de celliers bioclimatiques pour stocker les récoltes, et l’implémentation de techniques améliorées de gestion de l’eau et des sols. Ces initiatives visent à surmonter les défis climatiques, l’exploitation difficile des sols et la pénurie d’eau, tout en renforçant les capacités agricoles locales.

▶️ Serre bioclimatique pour une agriculture durable

🔗 Promotion du rôle des femmes dans le développement économique rural en Mongolie – Geres


Famille Asie Centrale

Tadjikistan
La Nièce :
paysanne

Les femmes rurales d’Asie centrale, notamment les paysannes tadjikes, sont en première ligne face aux effets du changement climatique. Deux dynamiques majeures se dégagent :

  • Féminisation de l’agriculture : Avec la migration des hommes vers les zones urbaines ou vers d’autres pays, les femmes deviennent les principales responsables des activités agricoles. Cependant, cette féminisation n’entraîne pas toujours une amélioration de leur autonomie financière ou sociale.
  • Rôle clé des femmes dans la sécurité alimentaire : En période de disette ou de famine, les femmes jouent un rôle crucial dans la sécurité alimentaire des familles, mais elles restent sous-évaluées et manquent de reconnaissance dans la société.

Au Kirghizstan, le réchauffement climatique affecte profondément les modes de vie des villages. Le climat aride pousse les familles, et particulièrement les femmes, à déplacer leurs pâturages de plus en plus haut dans les montagnes, là où l’herbe est plus abondante. En raison de la précarité économique, les femmes mènent souvent cette activité seules, les hommes quittant leur domicile pour chercher du travail ailleurs, ce qui fait reposer l’entière gestion du foyer sur les femmes. 🔗 Source

Avec 66 % de la population vivant en zones rurales, où se trouvent également 76 % des personnes pauvres, l’agriculture représente la principale source de revenus, provenant essentiellement de l’agriculture irriguée et de l’élevage en pâturage. Ce secteur sera probablement le plus durement touché par le changement climatique, en raison de l’augmentation des températures, de la variabilité accrue des précipitations et de la réduction des eaux de surface, ce qui entraînera une aridité croissante et une accélération de la désertification. La production animale, dépendante des pâturages et des précipitations pour leur croissance et régénération, subira également les conséquences du changement climatique, avec une réduction probable de la taille et de la qualité des pâturages.


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Kirghizstan
Le Neveu :
ouvrier de la mine

Le Kirghizstan dispose d’importants gisements de charbon et d’or, qui jouent un rôle majeur dans l’économie nationale. Si l’industrie minière existe depuis des décennies, son expansion significative n’a commencé qu’au cours des trente dernières années. En 2017, le secteur minier représentait environ 10 % du PIB.

L’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (EITI) au Kirghizstan (2021) souligne que l’exploitation des ressources naturelles, notamment dans le secteur minier, doit désormais prendre en compte la gestion des impacts climatiques. L’Info Climat Kyrgyz (2013) met en lumière l’impact global du changement climatique sur l’économie, la santé et les ressources naturelles, en insistant sur la nécessité d’adapter les politiques de gestion des ressources en eau et autres secteurs essentiels.

L’augmentation des températures au Kirghizstan pourrait raccourcir légèrement la saison de chauffage, mais allonger de manière significative la saison de refroidissement, augmentant ainsi la demande énergétique. Par ailleurs, la hausse des températures, les phénomènes météorologiques extrêmes et les catastrophes naturelles risquent de gravement endommager les infrastructures énergétiques du pays.

🔗 Development Projects : Enhancing Resilience in Kyrgyzstan Project – P162635


Famille Asie Centrale

Tadjikistan
l’Oncle :
artisan du bâtiment

Au Tadjikistan, les longs hivers rigoureux entraînent une demande énergétique élevée, avec 80% de l’énergie domestique destinée au chauffage. L’accès limité au carburant, les changements de mode de vie, la faible performance énergétique des bâtiments et la mauvaise qualité des équipements aggravent la vulnérabilité énergétique des ménages. Pendant la saison de chauffage, les familles dépensent entre 14 % et 25 % de leur budget mensuel en énergie, tandis que les plus vulnérables peinent à se chauffer correctement.

🔗 En savoir plus sur l’efficacité énergétique au Tadjikistan

Dans le cadre d’un projet de rénovation et construction d’habitats bioclimatiques, les équipes du Geres et leurs partenaires ont pu constater que malgré la participation majoritaire des femmes aux sessions d’information sur l’efficacité énergétique, certaines n’ont pas partagé leurs apprentissages avec leurs maris, mettant en lumière des dynamiques de genre complexes, où les normes sociales et le manque de confiance limitent la transmission des connaissances. Certaines femmes craignent que leur implication dans les projets de construction familiale soit mal perçue socialement ou que leurs maris ignorent leur participation aux ateliers. L’analphabétisme est un facteur aggravant. Lorsque les femmes contribuent financièrement à un projet, elles sont plus susceptibles d’être impliquées dans les décisions. Le renforcement de leur autonomie économique est donc essentiel pour les intégrer davantage dans les projets climatiques, y compris la construction.


Famille Asie Centrale

Afghanistan
La cousine :
promotrice de solutions énergétiques durables

Les femmes en Afghanistan sont confrontées à des défis sans précédent depuis la prise de contrôle par les talibans le 15 août 2021.‍  Violences protéiformes, privation de l’accès à la santé et à l’éducation, restriction de la liberté de circulation… Ces discriminations sont motivées par le seul fait de leur appartenance au sexe féminin.

Les femmes afghanes sont dorénavant reconnues comme un groupe social pouvant être protégé par le statut de réfugié. Cette décision, rendue le 11 juillet 2024 par la Cour nationale du droit d’asile (CNDA), se fonde sur les nombreuses atteintes aux droits et libertés des femmes afghanes depuis l’arrivée au pouvoir des talibans. 🔗 Source

De nombreuses initiatives sont mises en place pour soutenir leurs droits et améliorer leur situation dans ce contexte difficile. Pour en savoir plus et approfondir le contexte en Afghanistan, consultez les liens.

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