Famille Equateur

En Équateur, les effets du changement climatique se font déjà sentir sur la vie des populations, avec des conséquences telles que la pénurie d’eau, l’insécurité alimentaire, l’érosion et la sécheresse. Dans les cantons de Pedro Moncayo, Cayambe et Otavalo, les habitant-e-s sont également confronté-e-s à la déforestation croissante et à l’augmentation des surfaces agricoles. Ces phénomènes sont principalement dus à la surexploitation des sols par les industries, aggravant la fragilité des écosystèmes locaux.

Malgré leur rôle central dans l’agriculture, les femmes demeurent la population la plus vulnérable face au changement climatique. Les femmes andines, qui représentent une part essentielle de la main-d’œuvre agricole en Équateur, subissent de profondes inégalités de genre : les relations entre les genres sont marquées de déséquilibres de pouvoir.  Bien qu’elles soient au cœur de la production agricole du pays, elles sont confrontées à des discriminations importantes : un accès limité à la formation, des difficultés à obtenir des financements, et un manque de reconnaissance pour leur contribution au travail quotidien.

Dans cette région particulièrement sensible aux aléas climatiques, l’accès au crédit est difficile, ce qui limite encore davantage leur capacité à s’adapter aux transformations environnementales. Ces inégalités s’étendent également à la sphère privée, où les femmes sont souvent marginalisées et leur voix reste peu entendue au sein de leurs communautés. Elles sont également particulièrement vulnérables aux violences sexuelles et sexistes, ce qui vient s’ajouter aux nombreux défis qu’elles rencontrent au quotidien.

🔗 Équateur : contre les violences à l’égard des femmes – Care


Les Personnages :


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La Grand-Mère :
agricultrice et vendeuse de chapeaux

La méthode AVEC – Associations Villageoises d’Epargne et de Crédit, développée par CARE, permet aux femmes d’accéder au crédit via un système financier informel. Les crédits obtenus, à des conditions justes, soutiennent leurs projets entrepreneuriaux et renforcent leur autonomie financière.

Le groupe Nawpachil, formé dans le cadre du projet Mas mujeres de CARE France, est à l’origine de la production de chapeaux. La diffusion de la méthode AVEC, avec la participation du groupe Nawpachik Ayllu, s’est déroulée en présence des compagnons et maris des participantes, un soutien essentiel pour la réussite du projet. Ce partenariat familial a facilité l’adhésion et l’engagement des femmes dans ces initiatives économiques.

🔗 En savoir plus sur le projet CARE France Mas mujeres


Famille Equateur

La Mère :
agricultrice

La province de Pichincha, située dans les Hautes Andes, est composée d’écosystèmes de páramos (biotope néo-tropical d’altitude) qui incluent des zones lacustres et des agro-systèmes extrêmement sensibles aux variations climatiques locales. Ces dernières années, le développement d’une ceinture industrielle dans la région a entraîné une migration et une expansion des activités agricoles, affectant directement l’équilibre des écosystèmes, désormais plus vulnérables aux effets du changement climatique.

Selon une enquête menée par le CEPAR en 2018, 35 % des ménages de la région sont dirigés par des femmes. Les ménages monoparentaux, souvent dirigés par des femmes, sont le résultat de la migration des hommes pour des raisons professionnelles. Cette dynamique a conduit les femmes à jouer un rôle de plus en plus important dans la gestion des ménages et des terres.

🔗 Gender Gaps in Ecuador An Overview (2018)

🔗 Équateur. Soutien aux femmes productrices contre les effets du changement climatique – Care


Famille Equateur

Le Père :
le producteur de roses

Dans la région, les femmes agricultrices sont particulièrement vulnérables. Bien qu’elles représentent 43% de la main-d’œuvre agricole, beaucoup sont des travailleuses familiales non rémunérées et ont un accès limité aux ressources essentielles telles que le crédit, les intrants et les services de conseil, ce qui rend leurs exploitations 24% moins productives que celles gérées par des hommes. Les femmes possèdent seulement 20% des exploitations en Amérique latine et dans les Caraïbes, avec des terres de moindre qualité et des exploitations plus petites que celles des hommes.

Par ailleurs, l’écart entre les sexes en matière d’insécurité alimentaire est important, affectant 45% des femmes, ce qui place la région parmi les plus inégales au monde en termes de sécurité alimentaire.

La propriété foncière est un atout majeur pour les femmes agricultrices, non seulement pour l’égalité des genres, mais aussi pour améliorer leur pouvoir de négociation au sein de la famille. Cela leur permet de jouer un rôle plus actif dans la prise de décisions concernant la production et la consommation domestiques, ce qui bénéficie au bien-être général de la famille. Comme les femmes privilégient souvent la nutrition, leur influence sur la production agricole domestique peut conduire à une agriculture plus diversifiée et à une meilleure sécurité alimentaire.


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La Meilleure Amie :
entrepreneure

La Meilleure amie est productrice de produits vivriers et membre, aux côtés de la Mère, de la branche féministe de l’UNORCAC (Unión Nacional de Organizaciones Campesinas de Cotacachi). Des formations continues pour les dirigeantes des OSC, en collaboration avec des acteurs de différents secteurs (académique, institutionnel, etc.) visent à renforcer la cohésion sociale et amplifier la voix des femmes en matière de droits. Les dirigeantes forment ensuite les militantes locales, permettant ainsi une diffusion en cascade des connaissances.

🔗 Unorcac – Cotacachi


Famille Equateur

La Fille :
travailleuse domestique

En Équateur, les travailleurs et travailleuses domestiques rémunéré·es – les femmes en particulier – sont confronté·es à une violence disproportionnée et persistante sur leur lieu de travail. 80 % des 200 000 employées de maison équatoriennes ont subi des violences sur leur lieu de travail. Le harcèlement ou la violence sur le lieu de travail peut inclure des abus physiques et sexuels, voire des viols.

Pour lutter contre cette violence sexiste, CARE Équateur a lancé une campagne numérique de six semaines entre octobre et novembre 2022 qui a touché 4,2 millions de personnes. Cette initiative visait à sensibiliser et à changer les attitudes envers les violences faites aux travailleuses domestiques, s’inscrivant dans les efforts mondiaux de CARE pour utiliser les réseaux sociaux afin de promouvoir un changement social et comportemental. Au cours de cette campagne en Equateur, 84 600 personnes ont exprimé un intérêt pour soutenir bénévolement les travailleurs domestiques victimes de violence.  CARE Equateur a également recueilli plus de 300 courriels afin de s’engager plus avant avec les propriétaires d’entreprises sur le projet « Femmes, dignité et travail »

🔗 Pour aller plus loin

Famille Equateur

Le Fils :
éleveur de cochons d’Inde

La consolidation et la diversification de la production agroécologique peuvent être renforcées par des programmes de formation axés sur l’autonomie sociale et économique des petits producteurs, la modernisation des techniques de production, et l’adoption de pratiques résilientes et à faible émission de carbone.

CARE soutient les différents segments de production des petits élevages du canton en promouvant un processus de commercialisation plus équitable et une production plus respectueuse de l’environnement. Cela passe par diverses activités visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre (par exemple : réduction de la consommation d’énergie, optimisation des transports), à diminuer les déchets (réutilisation des résidus de production, optimisation des emballages) et à améliorer la gestion et la disponibilité des ressources en eau (systèmes d’irrigation améliorés, collecte de l’eau).

Pour assurer la viabilité de l’élevage des Cuy dans les Ande face aux effets du changement climatique, des mesures sanitaires sont essentielles. Cela inclut l’installation des espaces de vie des animaux à une hauteur appropriée pour faciliter le nettoyage, une alimentation équilibrée, une gestion efficace des maladies et un accès constant à l’eau potable.