Famille France-Maroc

Au Maroc, faute de moyens, une part importante de la population rurale utilise encore le bois de feu pour la cuisson et le chauffage, ce qui a des conséquences néfastes sur les ressources forestières et la qualité de l’air. Par ailleurs, les hammams traditionnels contribuent à environ 9 % des émissions nationales de gaz à effet de serre. Des alternatives émergent, visant à améliorer l’efficacité énergétique et à sensibiliser les ménages et les professionnels à la maîtrise de leur demande en énergie.

Plusieurs initiatives du Geres illustrent cette transition énergétique : le Projet Hammams durables, le Projet FaranEco, qui modernise des activités industrielles et artisanales, en intégrant la transition énergétique comme levier de développement économique, en appui à des PME produisant des fours au gaz et à des petites entreprises de boulangerie, l’Amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments scolaires dans la province de Midelt, dans le cadre du programme CEMAATERR : Approche territoriale Climat-énergie, atténuation et adaptation dans les territoires ruraux et villes secondaires relais (CEMAATERR) – Geres.

En plus de préserver les ressources naturelles, ces projets offrent aux communautés rurales marocaines des solutions énergétiques plus durables et plus économiques.

En France, le Geres a soutenu pendant quinze ans le grand public dans la rénovation énergétique en animant l’Espace Info Énergie Marseille Provence Métropole et celui du Pays d’Aubagne et de l’Étoile, en partenariat avec les collectivités locales. Le Geres a également développé et renforcé la filière de la petite hydroélectricité en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, alliant production d’énergie et préservation de l’environnement et a promu et soutenu la filière du compostage de proximité dans la région.

Aujourd’hui, l’équipe du Geres met ses compétences en conseil et accompagnement au service des territoires et des acteurs locaux pour favoriser une transition énergétique inclusive et solidaire. Son action se concentre sur plusieurs axes clés :

Des femmes et des hommes de Tunisie, du Maroc et de France, représentant-es de collectivités et de la société civile échangent régulièrement sur les bonnes pratiques pour la sensibilisation de tous les publics sur la transition énergétique. Des visites, des conférences et autres ateliers d’échanges ont permis l’élaboration d’un site internet FR/AR qui capitalise la richesse de l’information produite autour du SIEC Service d’Information Energie Climat.


Pourquoi la famille France-Maroc ?

Les pays ont été choisis en fonction des zones d’intervention des ONG créatrices du jeu. Deux familles (l’Asie centrale et France-Maroc) sont constituées de plusieurs pays afin de refléter la réalité des flux migratoires qui les composent.


Les personnages :


Famille France-Maroc

La Mère :
en situation de précarité énergétique 

En 2019, près de 12 % de la population française était en situation de précarité énergétique, en raison de dépenses énergétiques élevées par rapport à des revenus modestes. La région Provence-Alpes-Côte d’Azur est touchée par cette précarité énergétique. Les ménages les plus modestes, contraints par la tension du marché immobilier, se retrouvent souvent dans des logements peu performants sur le plan énergétique, avec des systèmes de chauffage et de refroidissement inefficaces, une isolation inadéquate, voire un bâti détérioré. 

🔗 Sortir de la précarité énergétique.

La précarité énergétique touche particulièrement les ménages les plus vulnérables, notamment les familles monoparentales et les personnes isolées, parmi lesquelles de nombreuses femmes (82% des familles monoparentales). En 30 ans, leur nombre a triplé, représentant désormais 25% des familles, avec 2 millions de femmes qui élèvent seules près de 3 millions d’enfants.  Cette évolution sociétale massive s’accompagne d’un appauvrissement, particulièrement marqué pour les mères. 33% des pensions alimentaires ne sont pas payées, et celles qui le sont arrivent souvent en retard. Logement, garde des enfants, plannings, impôts, allocations, co-parentalité, charge mentale : tout complique le rapport à l’emploi et impacte le pouvoir d’achat de ces mères célibataires. Quand il n’y a qu’un seul salaire, on se tourne vers les emplois les plus accessibles, on accepte des conditions de travail dégradées, car l’urgence est de nourrir ses enfants. Du côté des managers, des stéréotypes discriminants peuvent aussi surgir : refuser une promotion à une mère seule, ou ne pas l’envoyer en formation ou en déplacement professionnel.

🔗 Corinne Hirsch, fondatrice et dirigeante d’AEQUISO


Famille France-Maroc

L’Oncle :
artisan dans le bâtiment

Le Maroc a subi une vague de froid intense durant l’hiver 2021-2022, suivie de températures très élevées l’été 2022, qui ont provoqué des feux de forêt dans plusieurs régions. En milieu rural, la quantité de bois disponible est parfois insuffisante pour répondre aux besoins de chauffage et de cuisson des foyers. Pour répondre à ces défis, le Geres a mis en place des initiatives de construction bioclimatique : Mobilisation des artisans et experts pour l’isolation thermique des écoles au Maroc (Geres, 2022).


Famille France-Maroc

La Tante :
Paysagiste

La région Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui compte le plus grand nombre d’agglomérations dépassant les seuils de pollution atmosphérique, a mis en place quatre Plans de Protection de l’Atmosphère pour réduire les émissions de polluants, notamment les particules fines et les gaz à effet de serre. En application de cette politique, une circulaire de 2011 interdit le brûlage à l’air libre des déchets verts.

En France, l’entretien des jardins et espaces verts continue de générer un volume croissant de biomasse résiduelle. Pour y faire face, l’utilisation du broyat, dans le cadre d’une gestion différenciée des espaces verts, est encouragée. Cette approche, qui privilégie l’usage d’essences végétales adaptées au climat, contribue à réduire les déchets verts, les consommations d’eau et d’engrais, tout en embellissant les espaces publics.

🔗 Broyage, une solution pour les déchets verts – Geres

En France, l’enseignement continue de faire face aux stéréotypes de genre, notamment en ce qui concerne les choix d’orientation scolaire. Les spécialités scientifiques et technologiques, telles que les mathématiques et les sciences de l’ingénieur, sont majoritairement choisies par des garçons, tandis que les filles s’orientent davantage vers des spécialités littéraires et sociales. Ce déséquilibre persiste malgré les initiatives visant à encourager la diversité dans les filières : seulement 11 % des paysagistes en France, par exemple, sont des femmes.

🔗 Les inégalités femmes/hommes ne doivent plus se creuser à l’école : 10 mesures pour y mettre fin

“Les filles ont-elles vraiment des difficultés avec les mathématiques, ou est-ce la société qui leur impose des barrières invisibles et des stéréotypes de genre qui influencent leur parcours scolaire et professionnel ?” Cet épisode de l’émission 8 Milliards de voisins sur RFI explore les causes profondes de la sous-représentation des filles dans les mathématiques et les sciences, et comment les stéréotypes de genre façonnent leurs choix et leur confiance en elles.


Famille France-Maroc

La Tatie :
cheffe d’exploitation

Avec des températures hivernales et estivales de plus en plus extrêmes, l’autonomie en plants et productions, et donc la résilience des exploitations agricoles, est menacée. Le secteur agricole, particulièrement exposé aux effets des changements climatiques, doit intégrer de nouvelles contraintes environnementales en optimisant les consommations d’énergie, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre et en sécurisant ses productions.

Les serres bioclimatiques offrent une solution énergétique performante et adaptée aux petites et moyennes exploitations agricoles dans le sud de la France

🔗 Serres bioclimatiques pour une agriculture durable
🔗 Serre bioclimatique : quel modèle choisir ?

En France, le rôle des femmes dans l’agriculture s’est considérablement renforcé, bien que des défis persistent. Le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation a obtenu en 2020 le label égalité/diversité de l’AFNOR, une reconnaissance de ses efforts pour intégrer l’égalité des sexes dans les politiques agricoles. Des évolutions législatives importantes, telles que la création du statut de conjoint collaborateur et l’extension de la couverture sociale pour les conjoints d’exploitants, ont permis une meilleure reconnaissance du travail des femmes dans ce secteur.

Les femmes jouent un rôle essentiel en tant que cheffes d’exploitation, chercheuses, et étudiantes. Elles investissent de plus en plus des métiers auparavant dominés par les hommes, tels que le machinisme agricole ou la recherche scientifique. Elles apportent une approche diversifiée dans la gestion des exploitations agricoles, en encourageant des initiatives comme la vente en circuits courts, la transformation des produits agricoles, et l’agrotourisme.

Au Maroc, les femmes représentent la majorité de la main-d’œuvre agricole, mais leur participation reste largement informelle et sous-valorisée. Les femmes rurales marocaines sont souvent chargées des tâches les plus lourdes, comme la collecte de l’eau et du bois, et ont un accès limité aux ressources économiques, à la propriété foncière et à la formation technique. Le ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts a initié plusieurs programmes pour promouvoir l’égalité de genre dans ce domaine. Les initiatives récentes visent à renforcer leur accès à la formation, à l’entrepreneuriat agricole et aux financements.

Des programmes de développement rural encouragent les coopératives féminines qui se spécialisent dans des secteurs tels que l’artisanat agricole et la production de produits de terroir, notamment l’huile d’argan. Le défi pour les politiques agricoles au Maroc est de passer d’une reconnaissance informelle du rôle des femmes à une formalisation plus forte de leurs droits et de leur rôle dans les décisions économiques du secteur.

🔗 Pour aller plus loin :

Famille France-Maroc

La Fille :
élève scolarisée

Face à l’épuisement des ressources naturelles et à la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), le développement des énergies renouvelables est essentiel. En France, la réglementation devient plus stricte pour encourager les producteurs de déchets et les collectivités à valoriser les matières organiques (biodéchets alimentaires, déchets verts, etc.), notamment par la méthanisation. La méthanisation est une solution de valorisation qui repose sur un processus biologique naturel de dégradation de la matière organique par des micro-organismes en l’absence d’oxygène (anaérobie). Elle permet de produire de l’énergie renouvelable tout en réduisant les déchets organiques.

🔗 Renforcement de la filière méthanisation en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Geres

L’effet Matilda, théorisé par Margaret W. Rossiter, désigne l’oubli ou la minimisation des contributions des femmes scientifiques, souvent attribuées à des hommes. On peut citer, Lise Meitner, qui a découvert la fission nucléaire mais n’a pas reçu le prix Nobel ; Margaret Hamilton, créatrice du logiciel de la mission Apollo ; Rosalind Franklin, qui a découvert la structure de l’ADN, mais n’a pas été reconnue ; Trotula de Salerne, pionnière de la gynécologie au Moyen Âge ; Ada Lovelace, créatrice du premier véritable programme informatique, etc. 

🎙️ Pour aller plus loin, écoutez les podcasts :

  • 🎙️ Les grandes oubliées de Titiou Lecoq
  • 🎙️ Nouvelles Héroïnes de BINGE AUDIO

Famille France-Maroc

La Cousine :
élève scolarisée

Dans certaines salles de classe au Maroc, le froid rend l’apprentissage difficile, des élèves abandonnent l’école en raison de l’éloignement des établissements et de l’absence de chauffage.

Pendant quatre ans, le Geres a piloté un projet visant à tester des solutions d’optimisation énergétique dans les bâtiments scolaires de la province de Midelt. Ce projet repose sur des études de mesures effectuées dans les écoles, des expériences de terrain en collaboration avec la Direction Provinciale de l’Éducation (DPE) et des formations dispensées aux maîtres d’ouvrage et d’œuvre pour améliorer les conditions de chauffage.

🔗 Actions d’efficacité énergétique dans les écoles au Maroc : retour d’expérience

Au Maroc, les inégalités de genre dans l’éducation persistent en particulier dans les zones rurales où les filles ont un taux d’abandon scolaire plus élevé que les garçons. Cela est dû à des facteurs socio-économiques, culturels et à un accès limité aux infrastructures scolaires, surtout dans les régions éloignées. Des efforts ont été faits pour réduire cet écart, notamment avec la mise en place de programmes d’incitation à la scolarisation des filles et des campagnes de sensibilisation sur l’importance de l’éducation des femmes. Le défi est de surmonter les obstacles culturels et de renforcer l’égalité des chances à travers un meilleur accès à l’éducation pour les filles, notamment dans les domaines scientifiques et technologiques où elles sont sous-représentées.